24 septembre 2009

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J.C Lagrange : appelez le M. Le Professeur

J.C Lagrange : appelez le M. Le Professeur

Il faut du cran, de la patience et un certain goût de la difficulté, voire du risque, pour être depuis quinze ans, professeur de sciences physiques aux Minguettes, un quartier chaud-chaud de Lyon. Mais Jean-Christophe Lagrange préfère et de loin, cette vie « active »à une autre plus rangée. C’est pourquoi, il n’a jamais demandé une autre affectation.

Le voir alors sur son Tip Top Manuard « Zoukati » vouloir traverser l’Atlantique, entre bien dans le « format » de ce professeur-marin hors normes. Et s’il a terminé 44e sur 48 à Madère, c’est uniquement en raison de conditions exceptionnelles. Il raconte :
« Avant même le départ, j’ai été heurté par un autre concurrent. J’ai perdu mon anémomètre et j’ai mis plus d’une heure à effectuer un chek-up complet de mon mini. »
Jean-Christophe n’a rien vu d’anormal mais il avoue : « Cet incident m’a refroidi. Je suis resté prudent. Je n’ai pas voulu envoyer de la toile avec un bateau qui venait de subir un arraisonnement. »
Au deuxième soir, il casse une pièce entre son pilote et le bras. « Une pièce qui ne devrait jamais casser. Et là, elle pète. » Il va utiliser le reste de l’étape un petit pilote « qui ne tiens pas quand le vent monte. » Moralité Lagrange doit barrer. Au matin du deuxième jour, un oiseau vient lui briser la girouette-anémomètre et la girouette tout court.
« Avec un pilote de secours et sans pouvoir voir le sens du vent, j’étais un peu perdu. Et pourtant quand j’ai commencé en 2002 à courir en minis nous n’avions pas ces appareils. Aujourd’hui, on ne sait plus faire sans. Ou du moins nous avons oublié.»
Sous toilé, touché mais pas coulé, Jean-Christophe avance avec prudence jusqu’à Madère : « Au début, je voulais être dans les 15 premiers mais… avec 72 bateaux. Là, nous sommes 85 et encore 48 en série. Les données ne sont plus les mêmes. Aussi j’aimerais me faire enfin plaisir entre Madère et Bahia et si possible me classer dans la première moitié. »
A tout hasard Lagrange, qui avait oublié ses livres dans le coffre de la voiture, se les ait fait livrer à Funchal. Histoire que les 3200 milles à venir ne soit pas interminables.

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